MOBILISATION EHPAD MARIE POCARD - MARANVILLE

, par udfo52

15 SALARIES - 20 RESIDENTS VICTIMES DE L ADMINISTRATION

Le 28 juillet 2022, la fermeture de l’EHPAD a été entérinée, mais orchestrée depuis bien plus longtemps et sans en avoir informé au préalable les salariés et les résidents. Ceux-ci se retrouvent victime de cette décision soudaine pour tous. certains l’auront appris par voie de presse le 3 août 2022. Tous les ans, aux Assemblées Générales, on ne parle pas de difficultés majeures. Imaginez-vous, des salariés à qui l’année dernière on annonce que le déficit financier serait comblé d’ici la fin de l’année 2021, un discours donc plutôt positif… Et bien soudainement tout est remis en cause et pose un problème, Audit fin mai, fermeture entérinée en juillet avec les autorités de tarification mi-juillet, fermeture espérée fin septembre…C’est la douche froide ! Ont-ils réellement cherché une solution pour sauver l’établissement et l’accueil des résidents au sein de cet établissement rural. Le Directeur a annoncé début Mai qu’il était nommé Directeur par Intérim dans d’autres établissements et qu’il serait remplacé dès que sa nomination serait effective, mais pas que l’établissement allait fermer. Quelques temps après cette annonce, un audit est lancé, des salariés sont interrogés par le cabinet d’audit, sans même savoir que cela pouvait amener à la fermeture de l’établissement. On nous parle de normes du bâtiment : mais pourquoi avoir passé l’ancien hôtel particulier de Mme POCARD de « Foyer Logement » en EHPAD, alors que ce bel immeuble ne devait nullement répondre aux normes de sécurité requis pour l’ouverture d’un EHPAD ? La question ne s’était pas posée à l’époque ! On nous parle de difficultés de recrutement, qu’il faudrait plus de personnels. Mais pourquoi a-t-on laissé une organisation se détériorer ? En 2013, l’ARS avait préconisé le recrutement d’un deuxième poste infirmier. En 2019, M. Nicolas LACROIX est venu visiter l’établissement. Le problème de manque de certains personnels avec des qualifications précises (IDE entre autres) ont été évoqués. Aucun recrutement pérenne pour création de poste n’a suivi.   Des formations en internes ont-elles été proposées aux salariés pour évoluer dans leur poste ? L’EHPAD manque de personnel qualifié, actuellement 2 ASH passent leur diplôme en utilisant leur compte formation. Elles avaient demandé à la Direction de financer cette formation mais cela leur a été refusé. Une ASH l’an dernier a également demandé à bénéficier d’une formation, cela lui a été également refusé, elle a donc quitté l’EHPAD. Le Conseil Départemental et l’ARS ont-ils été sollicités pour un financement de poste supplémentaire, d’obtention d’une hausse de dotation pour une augmentation de la masse salariale pour personnel qualifié et in fine ont-ils leur responsabilité dans cette situation qui s’est dégradée en termes de qualité de prise en charge par le manque de personnel ? Alors quand le personnel entend (indirectement par bruit de couloir) que ce ne sont que des incapables, qu’il aurait fallu recruter des personnes plus qualifiées… Je peux vous dire que les salariés sont en colère ! 75 % du personnel sont venus voir FO fin 2020 car les conditions de travail n’étaient plus acceptables, les salariés ne se sentaient pas entendus, compris. Est-ce cela qui a fait peur à la Direction et au Conseil d’Administration ? En tout cas, cela a fortement déplu ! Mais le but était d’essayer de faire comprendre au CA et à la Direction qu’il était temps de prendre vraiment fait et cause pour les résidents et les traiter avec plus de respect et de bienveillance.

Les salariés étaient quasiment livrés à eux-mêmes avec une présence quasi inexistante de la Direction, manque de protocoles clairement écrits et transmis ce qui ne rendait pas les pratiques professionnelles faciles pour eux et pour la prise en charge des résidents. Mais les salariés auront été là , seront-là jusqu’à la fermeture quoi que certains en pensent et en disent ! Toutes les questions restent en suspens : Effectivement « au regard des responsabilités qui pèsent sur les établissements de ce type et les scandales de l’actualité, il n’est plus possible de maintenir cette activité dans le respect des normes de sécurité en vigueur ». Nos ainés méritent toute l’attention et la sécurité qu’ils peuvent avoir pour vivre sereinement et dans la dignité jusqu’à la fin de leur vie. Mais cette fermeture soudaine pose questions aux salariés et peut-être aux familles, partenaires…

L’EHPAD Marie-Pocard, qui est un petit établissement privé à but non lucratif, n’est-il pas sacrifié au bénéfice des établissements publics voisins ? Nous déplorons la fermeture d’un établissement de proximité, rare dans la ruralité. Une fermeture décidée en 2 mois de temps est inadmissible sans concertation préalable avec les salariés et les familles et d’autant plus quand l’annonce officielle se fait fin juillet, veille de vacances pour beaucoup de personnes ! Serait-ce pour que cela passe inaperçu, que cela ne fasse pas trop de bruit… Que les salariés et familles soient livrés à eux-mêmes ? Le Syndicat Départemental de l’Aide Sociale et son Union Départementale soutiennent les salariés et les familles. Nous ne laisserons pas cette fermeture se faire en silence et nous souhaitons savoir pourquoi rien n’a était fait dans la gestion administrative pour faire évoluer cet établissement tant au niveau bâtiment que du personnel et se laisser dire au bout de tant d’année que l’on ne peut pas continuer ainsi. Pour nous cela relève d’une incompétence de gestion. On ne gère pas un établissement privé, comme un établissement public ! La prise en charge des personnes âgées est sans cesse marteler dans les discours du gouvernement et de ses administrations. La fermeture de l’EHPAD va à l’encontre des objectifs de prise en charge des personnes âgées au plus profond de nos territoires. Et pour conclure, nous n’avons plus qu’une chose à dire : que chacun porte sur sa conscience le poids de la responsabilité de sa décision qui aura amené à la fermeture de l’EHPAD Marie-Pocard.